chère lectrice, cher lecteur
Il existe des jours où tout s’effondre.
La porte qu’on croyait grande ouverte se claque au visage.
Le projet nourri depuis des mois se désagrège en poussière.
Une relation qu’on pensait indestructible se délite, comme une corde usée qui cède sous la tension.
Et nous restons là, hébétés, le cœur engourdi, les mains vides, avec cette sensation de fin irrévocable.
J’ai longtemps cru que l’adversité était une ennemie. Un châtiment. Une malédiction tombée d’en haut.
Mais peu à peu, à travers mes propres naufrages, j’ai découvert une vérité plus subtile, presque déroutante :
Nos défaites sont parfois les plus féconds des terrains.
W. Clement Stone l’a résumé d’une formule saisissante dans le livre écrit avec Napoléon Hill « Le succès par la pensée constructive » :
« L’adversité contient toujours le ferment d’une nouvelle chance. »
Le mot « ferment » est d’une justesse poétique.
Il évoque cette levure invisible qui, au contact de la pâte, l’anime, la soulève, lui donne une forme nouvelle.
Il évoque aussi la graine minuscule, ensevelie sous une terre lourde et glacée : on pourrait croire qu’elle est condamnée, et pourtant elle travaille en silence, jusqu’au jour où elle fend sa coque pour donner naissance à une tige fragile… appelée à devenir ce qu’elle dois être.
La nature entière répète cette parabole.
L’hiver fige les campagnes dans une blancheur immobile.
Et pourtant… sous ce manteau austère, la vie bouillonne en secret.
Dans l’obscurité des sols gelés, une fermentation invisible s’opère, une alchimie silencieuse tisse déjà la trame du renouveau.
Ce qui se donne pour mort n’est qu’une métamorphose en attente : l’explosion du printemps travaille dans l’ombre, prête à jaillir au moment juste, comme une symphonie contenue dans le silence.
Nos existences sont pétries de cette même loi souterraine.
Les épreuves, qu’elles prennent le visage brutal d’une faillite, d’un corps brisé par la maladie, d’un amour qui s’éteint ou d’une trahison qui nous arrache le souffle, ne sont pas seulement des blessures ouvertes.
Elles sont des outils secrets, des instruments qui creusent en nous des cavernes insoupçonnées.
Elles dilatent notre sol intérieur, forcent nos racines à s’enfoncer plus bas, là où l’eau est plus pure et plus dense.
Ce que nous prenons pour des ravages est parfois l’acte même par lequel la vie nous rend capables de porter davantage de fruits.
Dans l’instant, nos yeux ne perçoivent que la douleur, l’absurde injustice, cette nuit sans rivage qui nous engloutit.
Tout paraît figé, et nous croyons qu’il n’y aura plus jamais de printemps.
Pourtant, si nous acceptons de marcher dans ce corridor obscur, si nous cessons de nous débattre contre la marée de ce qui est, alors le temps finit par nous révéler l’inconcevable :
Une clarté que nous n’aurions jamais aperçue en plein jour.
Chaque épreuve est une initiation.
Elle nous demande d’être les alchimistes de notre propre vie :
De transmuer la perte en apprentissage.
De transformer l’échec en tremplin.
De faire de nos blessures des sources pour les autres.
Alors, cher ami, si vous traversez une saison sombre, ne baissez pas la tête, ne perdez pas espoir…
Souvenez-vous :
Ce que vous croyez être une fin définitive n’est qu’un commencement qui n’ose pas encore dire son nom.
L’adversité n’a jamais le dernier mot.
Elle est une épreuve, certes, mais aussi une ouverture
Et si nous persévérons, si nous semons malgré les vents contraires, viendra un jour où nous verrons germer cette nouvelle chance qui dormait déjà dans nos profondeurs.
La vie nous demande une seule fidélité :
Continuer à croire.
Continuer à marcher.
Et nous rappeler qu’après chaque nuit… l’aube travaille déjà à lever son premier rayon.
Alors, si ces mots résonnent en vous, faites-les voyager.
Partagez ce texte avec quelqu’un qui traverse une période difficile…
Peut-être qu’aujourd’hui ou demain, c’est de cette lueur qu’il a besoin pour continuer à marcher.
Avec toute mon amitié,
J. Philippe Berten